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Interview de Corinne Lepage (La Tribune)

Dernière mise à jour : 16 oct. 2019

Si la préoccupation environnementale ne fait plus débat, la volonté de construire un monde durable se heurte encore à des barrières, de toutes sortes. Mais pour l'ancienne ministre, avocate à plus d'un titre du sujet, c'est l'addition de l'humain et de ce que permet l'innovation qui doit permettre de l'emporter.


La Tribune - Vous avez participé aux Voiles de l'Energie et de l'Environnement, débat organisé à Marseille il y a quelques semaines sur le thème de la protection de la mer. Comment protéger cette ressource ?

Corinne Lepage - Il y a la problématique du plastique, qui est visible. Mais il y a aussi toutes les pollutions chimiques, les métaux lourds... Les marins pêcheurs ont été les premiers à alerter, il y a déjà 40 ans. Il y a des initiatives qui se créent. Les industriels du plastique ont compris les préoccupations. A partir du moment où le monde économique s'empare du sujet, c'est une bonne chose.


L'éolien en mer, vous en pensez quoi ?

Il existe plusieurs manières différentes d'utiliser la mer comme ressource : l'éolien, l'hydro éolien, l'énergie marémotice, les technologies qui utilisent la houle. Tout cela est judicieux à condition que la biodiversité soit protégée.


La nouvelle économie fait surgir des technologies qui protègent la mer. Est-ce une avancée significative ?

La solution pour protéger l'environnement doit être à la fois technologique et comportementale. Il faut aller vers une société plus sobre. Certaines matières premières se font rares. Il faut une utilisation plus rigoureuse des ressources et les nouvelles technologies peuvent le permettre. Mais il faut des débats. Celui sur le transport en avion, en est un exemple. Tant que l'on ne payera pas le carbone consommé, on n'arrivera à rien. Si le consommateur paye le carbone, il prendra moins l'avion.


Vous avez déclaré avoir fait davantage avancer le sujet en tant qu'avocate, qu'en tant que ministre.

J'ai fait avancer certains sujets lorsque j'étais ministre de l'Environnement (sous le gouvernement Juppé NDLR). Egalement en tant que député européen, mais tout mon travail a été détruit dès que j'ai quitté le Parlement. Mon choix, c'est résolument celui du droit. C'est par là qu'il faut passer. Car c'est le droit qui révolutionne. La stratégie du gouvernement sur l'environnement est de dire qu'il veut réduire les impacts mais en même temps il veut supprimer l'intervention du Conseil national de la nature. Nous avons donc un discours qui est à l'opposé de ce qui est fait. Les procédures de droit peuvent changer les choses.


Les industriels sont de plus en plus sensibles au sujet du développement durable

Il y a beaucoup eu de greenwashing, mais les entreprises ont bien compris qu'il y avait un intérêt économique à s'emparer du sujet.


Que pensez-vous de l'intérêt suscité par Greta Thunberg ?

Je crois beaucoup à la jeunesse. Elle constitue ce que seront nos futurs dirigeants. Je demeure positive. Nous n'avons pas le choix...

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